Blow.

Elle était assise sur ce banc, à regarder la seine depuis bientôt deux heures. Le regard vide, les mains dans les poches, le visage jusqu’au nez enfoui sous son écharpe. A regarder l’eau couler, transie de froid. A ne pas avoir la force de pleurer. A ne penser a rien.  A souhaiter qu’il meure. A souhaiter mourir. A attendre le cataclysme qui la délivrerai. A espérer de toute ses forces l’évènement qui sauverai son âme, son esprit. A cette instant, elle se disait qu’elle aimerait être une feuille morte, balancée par le vent.

Elle lui en voulait pour l’avoir négligée tout ce temps, pour avoir fait passer sa famille, son travail, ses amis avant elle pendant longtemps, puis lui avoir accordé un peu de temps, juste assez pour lui faire miroiter le bonheur.  Elle se sentait humiliée, trahie, stupide, abandonnée. Elle voulait le torturer, le faire souffrir, l'oublier, l'effacer ;  l'étrangler pendant son sommeil, le gifler pour être soulagée, foutre sa vie en l’air et lui raconter chaque détail. Pour qu’il réagisse.

Elle ne voulait plus supporter ça, passer trop souvent du rire au larmes.